Hello tout le monde !
Pour mon anniversaire, Perrine m'a offert de parcourir deux des grandes randonnées (Great walks) de Nouvelle-Zélande, le Milford et le Routeburn tracks (Merci à Ben de nous avoir dit de réserver en juin...).
Perrine : C'était toujours mieux de fêter son anniversaire en marchant, parce que le repas d'anniversaire en lui même était "unique" : semoule et lentilles mélangées sèches = lentilles crues et semoule en polenta, yummy ! (d'autres personnes fêtaient elles aussi leur anniversaire pendant le trek, avec vin, gâteau et bougies, j'étais bien désolée du pauvre repas d'anniversaire que j'avais (pas) prévu pour Xavier...)
Le Milford se fait en 4 jours, et certains le disent comme une des plus belles randonnées au monde, ce qui était très probable à l'époque où c'était le seul moyen d'accéder à Milford Sound (un fiord très très joli). Depuis ils ont construit un tunnel pour le Sound, mais la randonnée reste très sympa, avec 4 jours au fond de vallées gigantesques, dans la forêt pluviale. Le Routeburn est plus montagnard, mais garantit d'avoir des beaux paysages. On l'a fait en 4 jours, il se fait facilement en 3 ou difficilement en 1, mais avec la fatigue on a apprécié, surtout que les refuges sont plus confortables que la tente.
Désolé pour ceux qui attendaient des photos, j'ai oublié l'appareil dans la voiture, et toutes les photos ont été prises avec mon téléphone portable (oui, grosse gaffe).
Bon le Milford track, c'est une randonnée en fond de vallée, il y a un seul col d'où on puisse avoir une vue d'en haut, et vu que c'est dans une forêt pluviale, faut pas trop compter sur le beau temps. Nous on a eu une vue bonne, c'est à dire qu'on a vu les pics entre 2 nuages.

Le paysage du Milford track, c'est avant tout la forêt, avec des arbres couverts de mousse des racines aux feuilles, des fougères qui poussent sur les arbres, des fougères arborescentes également couvertes de mousses, de fougères, et de petits buissons. Son isolement fait aussi que la faune est plus abondante, mais malgré deux tentatives avec réveil à 5h du mat' à chaque fois qu'on croit débusquer un kiwi, c'est un weka qui apparait. Des clairières dues aux couloirs d'avalanches et aux glissements de terrain permettent de voir la vallée Clinton (ou la partie inférieure) glaciaire, étroite et profonde, avec des parois verticales vertigineuses. Le paysage est entièrement vert de la forêt et de la rivière vert jade, et gris des nuages et des falaises parsemées de chutes d'eau. Les sommets sont invisibles à cause des falaises et des nuages. Cook en a dit que les sommets étaient si rapprochés qu'il y avait à peine de la place pour des vallées entre eux.


Au col Mackinnon, le 3e jour, on a le seul point de vue sur les pics, et c'est beau. La forêt passe par 3 ou 4 étages lors de l'ascension, tous plus luxuriants les uns que les autres. Les sommets sont vertigineux, et certains ont des glaciers. Passé le col on redescend tout en bas, et on voit les chutes de Sutherland, les 5emes plus hautes au monde. En plus de leur hauteur, c'est aussi leur décor qui est impressionnant : un petit glacier a creusé une vallée peu profonde, avant de se jeter dans un gros glacier qui a creusé beaucoup plus profond. Au final, cela crée une "vallée suspendue", la petite vallée de 400m de profondeur se jette dans la grande de 1000m. La rivière fait des chutes de 600 mètres de haut, le compte est bon !

Le dernier jour on a descendu la Arthur valley, avec du beau temps (eh oui on ne l'a pas eu pour le col). La vallée est moins encaissée et on a de beaux points de vue. La forêt fait la part belle aux fougères arborescentes, jusqu'à 5-6m de haut. La rivière s'élargit en lacs verts immenses entourés de montagnes imposantes. On a plus de photos de ce jour là. On arrive finalement à Sandfly Point, la fin du trajet, sur le Milford Sound, dans lequel on se baigne pour rincer la sueur.

À propos de sandflies (les taons locaux), ils sont tout petits et on en a eu partout tout le temps. Sinon on a vu plein de wekas (poule locale), de fan tails, robins, tomtits, etc (les moineaux locaux plutôt curieux), des keas au col (seule espèce de perroquet alpin). On pense avoir fait peur à un kiwi le dernier jour à 6h du mat lorsqu'on remontait le chemin pour voir si les sommets étaient dégagés, mais on n'a rien vu, juste entendu un truc qui se cachait.

On passe la nuit à Milford Sound et on réserve une visite du fiord le lendemain (vendredi) matin. Malgré quelques nuages, le paysage est magnifique. Le Mitre peak (icone de tout le fiordland) culmine a 1600 mètres et se jette directement dans le fiord. Des cascades et une forêt qui nous sont familières décorent les falaises abruptes autour de l'eau. Des otaries sont toujours là, mais les dauphins que Matthieu avait vu en hiver ont dû se réfugier dans un endroit plus tranquille.

Vendredi après-midi, ça suffit les trucs de mauviette, on a eu presque 24h de repos, il est temps de s'y remettre ! On attaque le Routeburn track, mais par une journée tranquille de 2 heures. Le chemin commence dans la forêt, mais à flanc de montagne, et moins arrosée, elle est normalement dense.

Les arbres, Silver beech, Red beech et Mountain beech (on n'a pas vu de Sonova beech) recouverts de mousse offrent une ambiance sympa. Le 2eme jour est tranquille, on arrive tôt et on se baigne dans le lac Mackenzie. Le 3e jour on a beau temps et de magnifiques vues sur la Holliford valley jusqu'au col. On descend ensuite dans la Routeburn valley, qui est également magnifique. Le paysage au col nous rappelle les pyrénées.

Le 4e jour, on arrive au fond de la vallée sur un plateau, qui donne sur des gorges en bas desquelles le bus nous attend. Le ranger du dernier refuge qui n'a pas digéré le Rainbow Warrior nous a raconté des conneries, et la navette de 11h qui nous a fait courir passe en fait à ... 10h. Ça nous laisse du temps pour se reposer avant les 5h de bus qui nous ramèneront à Te Anau.
En conclusion, le Routeburn est moins monotone, et a de beaux points de vue sur les vallées environnantes, c'est une vraie rando de moyenne montagne. Le Milford est spectaculaire pour sa forêt, ses pentes abruptes et immenses, et ses écosystèmes préservés, et pour le Milford Sound à l'arrivée.
D'un point de vue humain, vu que tout le monde fait le Milford track dans le même sens et en s'arrêtant obligatoirement aux mêmes refuges, ça permet de lier connaissance avec les autres randonneurs, ce qui n'a pas été le cas pour le Routeburn, vu qu'on le faisait à contre sens de la plupart des gens.
On a ainsi bien marché et joué aux cartes avec Nitzan et Valery, un couple d'Israéliens, rencontré (ça existe !) des Australiens sportifs et sympas, Ann, Johann, Tracy, Dot et Adam, et une famille de kiwis qui ont fait rêver Perrine en marchant au même rythme que nous avec deux gamins d'une dizaine d'année ! D'ailleurs, ils habitent Auckland, ont un bateau et apparemment du temps à perdre, mais on vous en reparlera en temps voulu.
Un jour on reviendra, pour enchainer Kepler, Milford, Routeburn et Dart Valley track, de Te Anau jusqu'à Wanaka !